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サマリー
あらすじ・解説
En juillet 2011, Elio Maldonado, ouvrier équatorien de 32 ans, perd connaissance dans un champ de melons. Laissé au sol sans secours pendant plusieurs heures, il meurt à l’hôpital quelques jours plus tard. Au procès, plusieurs témoignages racontent comment, ce jour-là, les travailleur.ses n’avaient pas eu accès à l’eau. C’est en partie son décès qui attirera l’attention de la justice française : une enquête de grande envergure est déclenchée, elle durera près de dix ans. Il aura donc fallu qu'un travailleur meurt de soif pour que la justice se penche sérieusement sur le sujet. “Mon frère a commencé à avoir des vertiges, à demander de l'eau, et ils ne lui en ont pas donné. ? Ils l’ont abandonné, c’est clair comme de l'eau de roche ! C'est une injustice qui n'a pas de nom.” Carmen Maldonado, soeur d’Elio Maldonado. Les conditions de travail auxquelles sont exposé.es les ouvrier.es mènent régulièrement à des accidents du travail graves, voire à la mort. Dans un silence assourdissant. Les très rares procès qui sont intentés sont très longs et se déroulent dans une grande indifférence de l’opinion publique. Ils aboutissent la plupart du temps à des impasses, tant les preuves sont difficiles à constituer. Les agriculteurs, eux, sont pris à la gorge par un modèle agricole qui favorise l’agrandissement et la concentration des exploitations et donc le besoin d’une main-d’œuvre docile et disponible à tout instant. “Tant que ce système profitera à des gens qui sont capables d’activer des leviers de pouvoir politiques locaux ou nationaux, on aura une exploitation des travailleurs et des travailleuses.” Mathias Gaudel, Inspecteur du travail, Syndicat Sud Travail Affaire Sociales. Inspecteur.rices du travail intimidé.es, violences contre des journalistes, craintes chez les agriculteurs voisins. Et travailleur.euses réduit.es au silence. Dans ces conditions, la parole des premier-es concerné.es est difficile à recueillir. Pourtant, la situation est connue d'un bout à l'autre du territoire. Un « secret public » que quelques rares relais locaux tentent de mettre à jour, malgré les difficultés et la chape de plomb.