Face aux déserts médicaux, plusieurs candidats à l'élection présidentielle veulent restreindre la liberté d'installation des médecins. Or en Allemagne, c'est déjà le cas… et les déserts médicaux ne reculent pas. Patrick Hassenteufel, professeur de sciences politiques à l'université de Versailles-Saint-Quentin et à Sciences-Po, spécialiste de la santé et de l'Allemagne, nous explique pourquoi et comment. 

A la suite du scandale Orpéa, de nombreux candidats à l'élection présidentielle veulent donner plus de moyens aux Ehpads. Voilà qui donne envie d'aller voir ce qu'il se passe aux Pays-Bas, le pays qui dépense le plus pour la prise en charge de ses aînés. L'économiste de la santé Thomas Rapp, chercheur à l'université de Paris et à Sciences-Po, fait le point pour nous sur le sujet.

Alors que les candidats à l'élection présidentielle proposent tous de recruter des médecins, des infirmiers et des aides-soignants, une question se pose : où vont-ils les trouver ? Question à laquelle la Norvège, qui dispose d'1,5 fois plus de médecins et d'infirmiers par habitant que la France, semble avoir trouvé une réponse. Mais comment font-ils ? Eclairage avec Gaétan Lafortune, économiste senior à la division santé de l'OCDE.

Bien que l'euthanasie reste l'un des grands tabous français, plusieurs candidats à la présidentielle envisagent de légiférer sur le sujet. Ce faisant, ils pourraient prendre modèle sur la loi belge, qui a autorisé dès 2002 l'aide active à mourir. Comment les choses se passent-elles chez nos voisins septentrionaux? Philippe Bataille, sociologue et directeur de recherche à l'EHESS, décrypte pour nous ce qui ne manquerait pas d'être l'une des principales sources d'inspiration d'une éventuelle loi française sur l'euthanasie.

Plusieurs candidats à l'élection présidentiellent proposent de libérer du temps médical en confiant certaines tâches effectuées par des médecins à d’autres professionnels de santé. Sur ce terrain, la France a une longueur de retard sur les États-Unis, qui ont poussé très loin le concept de profession de santé intermédiaire : on trouve au pays de l’oncle Sam des centaines de milliers de nurse practitioners et de physician assistants, professionnels d’un genre presque inconnu chez nous, à mi-chemin entre l’infirmier et le médecin. Quelles sont les responsabilités de ces blouses blanches hybrides ? Comment interagissent-ils avec les médecins ? S’agit-il d’une solution efficace contre la pénurie médicale ? Autant de questions auxquelles nous nous attaquons avec Elisa Chelle, professeure de science politique à l'Université Paris Nanterre, chercheuse associée au Liepp de Science-Po, spécialiste de la santé et des États-Unis.

Dans la famille sanitaire, il y a peut-être un secteur qui souffre encore plus que tous les autres: celui de la prévention.
Pourquoi ne parvient-on pas à prévenir plus aujourd'hui pour avoir à soigner moins demain, perspective qui devrait prendre tout son sens étant donnée la pression qui s'exerce actuellement sur les cabinets et les établissements?
C'est ce que cet épisode explore avec le Pr François Bourdillon, ex-DG de Santé publique France.

Il faut ouvrir plus de lits hospitaliers : voilà une musique que l’on entend crescendo depuis des mois, voire des années. Mais de quels lits parle-t-on, et comment fait-on pour ouvrir des lits quand les soignants manquent ? Voilà les questions que, sans se planquer sous son pieu, Aux bons Soins affronte dans cet épisode en compagnie de Jean-Paul Ségade, ex-directeur d'hôpital qui préside le Cercle de recherche et d’analyses sur la protection sociale (Craps).

Tel le Sahara, le désert médical gagne toujours plus de terrain. Comment endiguer l’ensablement du système de santé ? Peut-on voir ce fléau largement débattu sous un jour nouveau ? Telles sont les questions auxquelles s'attaque le nouvel épisode d'Aux bons soins. Car bien qu'on ne puisse pas s'attendre à ce que les déserts médicaux, à la manière des mirages dans les BD d'Hergé, s’évaporent en un claquement de doigts, on se doit de chercher à atténuer le sort des habitants qui y vivent, et des soignants qui y travaillent. Et pour cela, il vaut mieux se départir de quelques clichés. C’est en tout cas l’ambition de notre invité : Olivier Babinet, expert à l’Agence nationale d’appui à la performance (Anap).